4 questions à Yoshi Oida de Maxime Kurvers.
Maxime Kurvers met en scène un dialogue performé avec l’acteur et théoricien japonais Yoshi Oida, interrogeant, au fil d’une dérive à travers sa mémoire, le rôle et la fonction sociale des interprètes mais aussi, plus largement, la portée éthique et métaphysique du théâtre.
Faisant suite à Théories et pratiques du jeu d’acteur·rice (1428-2022), 4 questions à Yoshi Oida s’inscrit dans le projet d’anthropologie théâtrale par lequel Maxime Kurvers dresse une cartographie des pratiques et des théories de sa discipline. Réduite à sa seule dramaturgie et à la mise à disposition de quelques accessoires, la mise en scène concentre l’attention sur son dialogue avec l’acteur et théoricien japonais, reprenant les codes du « bord de scène », ici redonné sous une forme performative. Yoshi Oida partage sur scène ses réflexions sur un art qu’il pratique depuis plus d’un demi-siècle, exprimant une mémoire dont ce spectacle mettrait en œuvre la transmission. L’entretien, mené de la façon la plus spontanée possible, est structuré autour de quatre interrogations et tente de rendre hommage à la manière si singulière qu’a Yoshi Oida de penser le théâtre, par-delà sa dimension sensible, comme une manière de se situer et de cheminer dans le monde, d’apprendre à y vivre, donc à y mourir.
Florian Gaité pour le Festival d’Automne
1h20
Maison de la culture du Japon à Paris
Mar. 11 au sam. 15 octobre
Mar. au ven. 20h, sam. 16h
8 € à 15 € - Abonnement 8 € à 12 €
Et pourtant j’aimerais bien te comprendre… de Yuri Yamada
Metteuse en scène, comédienne, scénariste, Yuri Yamada, féministe engagée, signe un opus aussi drôle qu’intelligent sur ce qui sépare vraiment les genres : la grossesse. À la lisière d’une facture classique et d’un théâtre d’anticipation, l’artiste tokyoïte s’autorise les scènes et les hypothèses les plus folles.
Dans un séjour à l’occidentale, un jeune couple discute, de loin en loin. Le timbre plaisantin et distant donne le ton, celui du badinage qui trahit des non-dits : la jeune femme ne parvient pas à annoncer à son compagnon qu’elle est enceinte. Oscillant entre dialogues hyperréalistes et onirisme quasi-fantastique, la pièce livre les questionnements qui tiraillent la protagoniste, progressivement, sous forme de mosaïque diffractée entre différents personnages féminins. Cocasse, parfois vaudevillesque, voire amer dans le tragi-comique, le jeu des acteurs détonne avec un décor bonbon, tandis que la scénographie provoque de surprenantes collisions entre le visible et l’invisible, le réalisme et le symbolisme, dérapages contrôlés jusqu’à un final retentissant. Yuri Yamada invente ici un art du paradoxe, et le maîtrise à la perfection jusqu’à son objet : dresser une cartographie kaléidoscopique de la réalité des couples d’aujourd’hui au Japon, dans une société plus patriarcale qu’il n’y paraît.
Mélanie Drouère pour le Festival d’Automne
1h10
Maison de la culture du Japon à Paris
Lun. 4 au dim. 9 novembre
Lun., mar., mer., ven. 20h, sam. 17h, relâche dimanche
8 € à 20 € | Abonnement 8 € à 18 €
En japonais, surtitré en français
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5 novembre 14h
Conférence d’Aline Henninger, maîtresse de conférences à l’université d’Orléans et spécialiste des questions de genre dans le Japon contemporain, avec la participation de Yuri Yamada.
8 novembre
Rencontre avec Yuri Yamada à l’issue de la représentation
À la marge de Tomohiro Maekawa
L’artiste japonais Tomohiro Maekawa met en scène la rencontre entre deux personnages confrontés à des phénomènes surnaturels. Métaphysique, cette pièce écrite pendant la pandémie interroge la réaction d’une société face à des événements inexplicables.
Tomohiro Maekawa s’impose à 48 ans comme l’une des figures majeures de la scène théâtrale japonaise actuelle. Pourtant, jusqu’ici, ses mises en scène n’avaient jamais été jouées en dehors de son pays. Formé à la philosophie occidentale, façonné par le bouddhisme, l’artiste se passionne pour les phénomènes surnaturels. À la marge met en scène les retrouvailles entre un homme et une femme dans un café. Ces anciens camarades de classe s’aperçoivent au fil de leur discussion qu’ils ont vécu d’étranges expériences. Dans un ballet savamment orchestré, les clients autour incarnent leurs proches et un chœur fantômatique. Tandis qu’à l’extérieur, une masse noire apparaît au-dessus de la ville. Imperméables à ces signes inquiétants, les protagonistes seront sujets à des révélations. Marqué par le Covid et le séisme de 2011, Tomohiro Maekawa juge la société japonaise incapable de composer avec des situations inattendues ; face aux carcans normatifs qui la plombent, l’artiste oppose le pouvoir sans limite de l’imagination.
Igor Hansen-Love pour le Festival d’Automne
2h
Maison de la culture du Japon à Paris
Mar. 22 novembre au sam. 26 novembre
Mar. au ven. 20h, sam. 16h
8 € à 25 € | Abonnement 8 € à 22 €
En japonais, surtitré en français
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29 novembre 19h
Projection du film Avant que nous disparaissions de Kiyoshi Kurosawa (2018 / 130’), en présence de l’auteur Tomohiro Maekawa.
23 novembre
Rencontre avec Tomohiro Maekawa à l’issue de la représentation.